Comment évaluer la performance d’un isolant ?
Pour choisir un isolant performant, il faut commencer par regarder du côté de sa résistance thermique (R). Or, cette dernière dépend de deux paramètres : l’épaisseur et la conductivité thermique (ou lambda) du matériau d’isolation. Explications.

Les unités de mesure de la performance thermique
À l’inverse des métaux, les isolants ne conduisent pas la chaleur : ils lui opposent une résistance. C’est ce qu’on appelle la résistance thermique (R). Pour la mesurer (en m2.K/W), il faut prendre en compte :
- L’épaisseur (e) en mètres du matériau d’isolation considéré
- Sa conductivité thermique ou lambda (λ), c’est-à-dire la quantité de chaleur transférée au travers de sa surface, en un temps donné et avec une différence de température entre ses 2 faces (W/m.K).
On obtient la résistance thermique en appliquant la formule suivante : R = e / λ.
Par exemple, un isolant de 300 mm d’épaisseur, ayant un lambda (λ) de 0,040 W/(m.K) a une résistance thermique (R) égale à 7.5 m2.K/W alors qu'un isolant de 300 mm d’épaisseur au lambda (λ) de 0,032 W/(m.K) a une résistance thermique (R) égale à 8.55 m2.K/W. A épaisseur identique, plus le lambda d'un isolant est faible, plus cet isolant est performant.
Le saviez-vous ?
Les infos à retenir
Pour repérer un isolant performant, il faut savoir que :
• Plus la résistance thermique R est élevée, plus le matériau est isolant ;
• A épaisseur d'isolant égale, plus le coefficient lambda est petit, plus le matériau est isolant.
Quel lambda pour quel isolant ?
Vous vous demandez quelle est la conductivité thermique lambda (λ) d’une laine de verre ou de roche, d’une fibre de bois, d’un polystyrène ou encore de plumes d’oie ? Le tableau comparatif ci-dessous vous donne des ordres de grandeur génériques par famille d’isolants.
*Lambda issu des certificats disponibles sur le site de l'Association pour la CERtification des Matériaux Isolants |
À noter :
- Ce tableau ne préjuge pas des valeurs des produits mis sur le marché qui sont fonction des composants, de la qualité de fabrication, du contrôle de production et de la fiabilité des déclarations.
- Les produits d’isolation d'origine végétale et animale ont un lambda utile plus élevé pour tenir compte de la reprise d’humidité liée à leur nature hygroscopique. Le lambda ci-dessus doit donc être majoré de 0.005 W/m.K.
La certification comme preuve
Le marquage CE et la certification ACERMI
Pour choisir un isolant, vous pouvez vous référer à la résistance thermique et à la conductivité thermique lambda indiquées sur l’étiquette du produit. Cependant, il ne faut pas s’arrêter là ! Afin de profiter d’un matériau vraiment performant thermiquement, il faut vérifier que le produit :
- Est marqué CE : cette étiquette réglementaire atteste que la mise sur le marché du produit a été autorisée car il est conforme à la norme européenne et à la directive des produits de construction (89/106/CE).
- Bénéficie de la certification ACERMI : complémentaire au marquage CE, cette certification garantit la fiabilité des performances et caractéristiques déclarées dans le temps.
Le saviez-vous ?
À chacun son rôle !
Le marquage CE ne vaut pas une certification des valeurs annoncées en termes de résistance thermique et de lambda. Seule la certification ACERMI vérifie que les caractéristiques déclarées pour un matériau d’isolation sont valides tout au long des productions
Le cas de l’Avis Technique
Certains produits isolants innovants ou nécessitant une mise en œuvre non traditionnelle, peuvent faire l’objet d’une procédure d’évaluation et avoir un Avis Technique favorable. Cet Avis Technique atteste que l’isolant en question est apte à l’emploi.
À noter : si le produit est déjà marqué CE ou certifié ACERMI, l’Avis Technique concerne la partie mise en œuvre et s’appelle un DTA (Document Technique d’Application).
Quelle certification pour quel produit isolant ?
Le marquage CE est obligatoire pour de nombreux matériaux isolants, à l’exception des produits isolants à base végétale ou animale pour lesquels il est simplement volontaire. La certification ACERMI, quant à elle, est volontaire et peut concerner l’ensemble des familles d’isolants, quelle que soit leur nature.
Matériau Isolant | Marquage CE (obligatoire et réglementaire) | Certification ACERMI | Avis Technique ou DTA |
Laine de verre : panneaux rouleaux |
Oui | Oui | Oui |
Laine de verre : vrac | Oui | Oui | Oui |
Laine de roche : panneaux et rouleaux |
Oui | Oui | Oui |
Laine de roche : vrac | Non (norme européenne en cours) | Oui | Oui |
Laine de chanvre | Possible et volontaire | Oui | Oui certains produits |
Isolant sous vide | Non | Oui | Oui |
Polystyrène PSE | Oui | Oui | Oui |
Polystyrène XPS | Oui | Oui | Oui |
Plume de canard | n'est plus commercialisé en France | ||
Polyuréthane | Oui | Oui | Oui |
Fibre et laine de bois | Obligatoire mais non effectif | Oui | Oui certains produits |
Laine de mouton | Possible et volontaire | Possible et volontaire | Oui certains produits |
Laine de lin | Possible et volontaire | Possible et volontaire | Oui certains produits |
Ouate de cellulose | Possible et volontaire | Oui certains produits | Oui certains produits |
Laine de coton | Possible et volontaire | Oui certains produits | Oui certains produits |
Textiles recyclés | Possible et volontaire | Oui certains produits | Oui certains produits |
Verre cellulaire | Oui | Oui | Oui |
Isolants minces - produits minces réfléchissants | Possible et volontaire | Oui certains produits | Oui certains produits |
Le saviez-vous
En choisissant des matériaux d’isolation performants et en faisant appel à un professionnel qualifié RGE pour les poser, vous pouvez prétendre aux Certificats d’économies d’énergie (CEE) et au crédit d’impôt transition énergétique (CITE). La performance visée par les isolants doit être au moins égale à la résistance thermique minimale exigée par type de paroi, à savoir :
- Plancher bas : R ≥ 3 m² K/W
- Murs : R ≥ 3,7 m² K/W
- Toiture-terrasse : R ≥ 4,5 m² K/W
- Plancher de combles perdus : R ≥ 7 m² K/W
- Rampants de toiture et plafonds de combles : R ≥ 6 m² K/W
Source : impots.gouv.fr

Et la performance phonique ?
Parallèlement à la performance thermique, il est essentiel de prêter attention à certains indices de performance phonique lorsque vous choisissez un isolant. En la matière, tout dépend du type de bruits à traiter :
- Contre les bruits aériens extérieurs (trafic routier, ferroviaire, aérien…) et intérieurs (conversations, hi-fi, télévision…) : il faut se référer à l’indice d’affaiblissement acoustique (Rw). Exprimé en décibels (dB), il représente la quantité de bruit arrêtée par le système. Un matériau est d’autant plus isolant que son Rw est grand.
- Contre les bruits d’impact ou bruits de choc (vibrations des murs et planchers liées au déplacement de personnes, de meubles, aux chutes d’objets…) : il faut se fier à l’indice d’efficacité aux bruits de chocs (Δ Lw). Exprimé en décibels (dB), il représente la mesure d’efficacité du revêtement. Plus la valeur Δ Lw est importante, meilleure est la performance du système (par rapport à un plancher lourd).
- Contre l’effet d’écho ou réverbération au sein d'un même local : c’est le coefficient d’absorption acoustique (α w) qui doit être examiné. Il représente la capacité d’un revêtement à absorber l’énergie d’une onde sonore. Ce chiffre varie de 0 à 1. Plus il est proche de 1, plus le matériau est absorbant.
Le conseil en +
Les performances acoustiques d’un isolant sont mesurées en laboratoire, dans des conditions normalisées internationales, européennes et françaises et ces mesures ne peuvent en aucun cas préfigurer le résultat sur chantier qui dépend de l’architecture, des différentes parois associées et de la mise en œuvre.
Il est donc conseillé de choisir des performances de 3 à 5 dB supérieurs à la valeur d'isolement visée pour obtenir des résultats conformes aux exigences in situ. Par exemple, si vous cherchez un isolement de 60 dB, choisissez un système dont la performance en laboratoire est de 65 dB.
Les critères de choix d'un isolant
